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11.7.15

L'apocalypse chez DC


Blackest Night.

Auteurs : Geoff Johns pour le scénario, Doug Mahnke, Ivan Reis et Gene Ha au dessin et 13 personnes à la colorisation et l'encrage.
Origine : États-Unis.
Nombre de livres : 8 comics compilés en deux volumes pour la publication française.
Date de publication : entre 2009 et 2010.
Genre : comic, action.

Coast City, États-Unis, de nos jours. Barry Allen et Hal Jordan, les deux terriens sont les identités super-héroïques sont Flash et Green Lantern, tentent de se remettre de la mort récente de Bruce Wayne, le célèbre Batman, alors qu'eux-mêmes ont mystérieusement fait leur retour d'entre les morts.

Dans le plus grand secret, William Hand, un sociopathe qui a massacré sa famille, se suicide et renaît sous les traits de Black Hand, l'envoyé de la mort incarnée par un certain Nekron. Il dérobe ensuite le crâne de Bruce Wayne, déclenchant des événements annoncés par une prophétie sous le nom de Blackest Night, la Nuit Noire qui provoquera la fin de l'univers.

Toujours grâce à mon bibliothécaire préféré, je continue à découvrir quelques comics, essentiellement des one-shot et surtout des DC (encore que j'ai récemment lu les deux premiers Kick-Ass et que j'essaie de mettre la main sur le 3 vu que la trame diffère vachement des films), attaquant sur ses conseils ce monument qu'est Blackest Night, suivi par une trilogie fort logiquement appelée Brightest Day, le jour le plus clair (j'l'ai pas encore lue, elle est là, dans mon super sac de l'institut Xavier pour les jeunes surdoués ^^).
De fait, il s'agit d'une histoire qui n'est absolument pas centrée sur les personnages principaux des DC comics (Superman, Batman, Wonderwoman) bien que tous les trois soient présents, en compagnie d'un grand nombre de super-héros, sous une forme ou une autre...

Ouaip. Le blaireau par qui tout a commencé.

Je sais pas ce qu'il en est pour les Marvel, parce que j'en ai absolument jamais lu, mais apparemment chez DC la mort est un peu plus qu'une mauvaise grippe dont on se remet après une convalescence, et c'est justement l'enjeu et le point commun d'un grand nombre des personnages impliqués dans Blackest Night : ils ont été tués dans le cadre de leur carrière super-héroïque et pour beaucoup ont été ressuscités (je dis beaucoup parce que y'a une exception notable et elle et évidente ^^).
Ce postulat qui devrait normalement faire partie du paysage des comics donne cependant lieu à une intrigue très claire et ciblée, que j'ai trouvée heureusement fort accessible à qui n'a jamais lu de comics, parce qu'elle est régulièrement rappelée et expliquée, notamment aux super-héros terriens (donc la majorité) qui ne connaissent pas les Green Lantern, ces derniers étant au cœur de la prophétie dont il est question.
C'est là que ça devient génial parce que y'a pas besoin de connaître l'univers DC, ses enjeux, son passé (qui est mort, qui a ressuscité), et y'a même pas besoin de connaître tous les personnages, vu qu'ils sont tous présentés ou éclairés de remarques échangées entre eux à un moment ou un autre ^^


Ouais, y'a des exceptions à la résurrection, faut pas déconner. Salut Bruce Wayne !

Donc en gros, à la naissance de l'univers n'existait que la lumière blanche et pure, avant que la lumière noire ne surgisse. De leur affrontement a découlé la division de la lumière blanche en rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet, chacun de ces spectres correspondant à une émotion donnée. Des Gardiens ont alors pris le contrôle de l'univers pour éviter la diffusion du chaos et ont constitué le corps des Green Lantern pour maintenir l'ordre et la paix dans l'univers. Et du coup, la prophétie annonce le retour de la lumière noire, supposée foutre la merde à l'échelle galactique. J'me permets d'employer un tel langage parce que, pour l'avoir lu, j'ai constaté qu'effectivement c'était le bordel à tous les niveaux.

Une (petite ^^) partie des Black Lantern, dirigés par Wonder Woman et Superman et comprenant également Superboy et Green Arrow. Ca pue un peu du cul.

Cela dit, ce diptyque a le mérite d'être particulièrement riche à de nombreux égards. Sa narration, sous des dehors simples, engage de nombreux personnages, enjeux et intentions, ne serait-ce que parce que la fin du monde imminente suppose l'affaiblissement des Green Lantern et du coup l'émergence de nombreux corps défendant les autres lumières. De la rage incontrôlable des Red Lantern à l'espoir invaincu des Blue Lantern en passant par l'amour des Star Sapphire (les violets), en particulier de l'ex-petite amie d'Hal Jordan/Green Lantern ou encore la peur semée par les Yellow Lantern dirigés par Sinestro, un membre renégat des Green Lanterns, chaque groupe a ses propres membres et caractéristiques, présentées tour à tour au sein du premier volume de Blackest Night.
J'ai d'ailleurs trouvé l'intrigue très intéressante parce que, néophyte total en termes de comics, elle m'a surtout rappelé le projet cinématographique des Vengeurs chez Marvel, où il est également question de réunir des ingrédients explosifs pour les faire tenir dans une fiole unique juste le temps qu'on dégomme les ennemis en espérant que ça va pas nous péter à la gueule. Et je pèse mes mots.

Les Gardiens : Green Lantern/Hall Jordan, Sinestro (le jaune), Atrocitus (le rouge), Larfleeze (le orange), Saint walker (le bleu), Indigo-1 et Star Sapphire/Carol Ferris (en rose, mais dont le groupe incarne la couleur violette ^^).

Là, il est question à la fois d'enquête et de collecter des informations, parce que dans un premier temps personne ne sait bien ce qui se passe, et de combats aussi épiques que dramatiques d'une part parce qu'ils ont pour enjeu le devenir de l'univers, d'autre part parce que les super-héros sont confrontés à leurs défunts camarades, morts pour certains quelques pages plus tôt ^^ Dans quelques cas, comme celui d'Atom, dont les meilleurs amis Hawkman et Hawkgirl étaient encore vivants au début de l'histoire, ou de Mera, la reine de l'Atlantide, confrontée à son mari Aquaman, c'est carrément l'angoisse.
Plus tard, l'univers DC revient au galop avec des renforts nécessaires et plutôt hauts en couleurs : certains des personnages principaux se voient dotés d'un anneau et d'une lanterne pour intégrer les Corps en fonction de leur qualité principale (l'amour pour Wonder Woman, l'espoir pour Flash, la compassion des indigos pour Atom), mais dans certains cas (les couleurs chaudes, associées aux émotions négatives et donc aux méchants), ça devient aussi dangereux qu'hilarant.

Les renforts : Mera d'Atlantide pour les Red Lantern, Lex Luthor pour l'orange, Flash et Atom pour le bleu et l'indigo, Wonder Woman chez les Star Sapphire et l'Épouvantail pour les Yellow Lantern.

C'est ainsi que Jonathan Crane, l'Épouvantail de Batman, devient un Yellow Lantern de la peur, ou encore que Lex Luthor reçoit un anneau orange alors que la couleur orange, celle de l'avarice, était jusque là portée par un seul être, Larfleeze. Et il y a quelque chose d'assez prévisible mais d'irrésistible dans le running gag qui veut que tout ce qui est revendiqué finit par être convoité par Larfleeze : il veut piquer les anneaux des autres Corps, les Black Lantern attaqués par les héros, et même l'anneau de Luthor, qui le lui rend bien x)

De manière générale, l'ambiance de Blackest Night est très sombre et dramatique, même si l'humour est parfois présent, tant les enjeux sont graves. Fort heureusement, l'œuvre est superbement dessinée et colorisée (vu de quoi elle traite ce serait quand même dommage XD), avec régulièrement des illustrations en pleine page ou même qui couvrent les doubles-pages, de temps en temps à la verticale (donc faut tourner le livre pour lire). Le découpage schématique et très fermé de la bande-dessinée classique, rien à battre, le dessin s'émancipe et s'étale comme il veut :)
L'ensemble se présente comme une paire de livres épais à la couverture noire (logique), ce qui change radicalement des comics vendus dans leur pays d'origine comme des machins fins, souples et, je l'ai vu chez mon ami Mao, truffés de publicités, et qui du coup permet très facilement l'acquisition et le stockage des ptites bêtes. Je crois vraiment que je vais commencer une collection de comics ^^


En bref : pour un profane telle que moi, c'était une heureuse découverte, très agréable et accessible, et en plus ça m'a donné envie de me pencher sur d'autres œuvres du même genre, peut-être davantage chez DC que Marvel. Les personnages sont nombreux mais le diptyque explique clairement les forces en présence, les enjeux, les profils, et se limite vite à un petit groupe autour duquel évoluent tous les autres, ce qui facilite la lecture. C'était joli, sympa, drôle et intéressant, avec une narration vraiment prenante, à refaire ! :)

 Aquaman, Jonn Jonn'z le Martien Vert, Hawkman et Hawkgirl chez les Black Lantern. A un moment ça sent vraiment pas bon pour les Gentils.

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